Offre de Stage M2 : Quelles relations entre plantes et pollinisateurs en prairie dans un territoire agricole ?

par | 29/10/2024 | Étudiants, Recrutements

Quelles relations entre plantes et pollinisateurs en prairie dans un territoire agricole ?

Observations entomologiques et botaniques – enregistrements bioaccoustiques


Période de de stage et durée
: Mars à août 2025 – 6 mois

Contexte

L’exploitation agricole extensive (peu/pas de fertilisation, d’amendement) de prairies permanentes permet de conserver une biodiversité riche associée à ces milieux. Une part importante des prairies à forts enjeux de biodiversité a disparu au cours des dernières décennies pour diverses raisons (intensification de l’élevage, recul de l’élevage, artificialisation…). En plus du recul de la surface toujours en herbe (STH), qui se poursuit actuellement, l’intensification des pratiques agricoles entraîne une banalisation et une réduction drastique des cortèges d’espèces présents sur la plupart des prairies permanentes restantes.

Les prairies à forts enjeux de biodiversité constituent aujourd’hui une part très faible de la STH (probablement moins de 5 % au niveau lorrain). Ces prairies, longtemps dévaluées, commencent à bénéficier récemment d’un nouveau regard agronomique mais encore largement minoritaire.

Le Laboratoire Agronomie Environnement (LAE) à Nancy et le CEN Lorraine mènent un projet commun pour étudier l’importance de ces prairies pour les pollinisateurs sauvages et mieux comprendre leur rôle dans le service de pollinisation.

L’objectif du stage sera d’analyser les relations entre plantes et pollinisateurs dans les prairies à l’échelle d’un territoire agricole. Pour cela, le (la) stagiaire réalisera une campagne de terrain sur le territoire de la Communauté de communes Sarrebourg Moselle Sud (CCSMS). Des observations de pollinisateurs par différentes méthodes seront réalisées tout au long de la saison de végétation. Des relevés floristiques et des mesures de traits floraux seront effectuées sur les transects observés. La saisie des données de terrain sera suivie d’une analyse des données destinée à établir les relations entre diversité fonctionnelle des végétations prairiales et pollinisateurs sauvages.

 

Missions du (de la) stagiaire

Co-encadré par Guillaume Gama (doctorant) et Alice Michelot-Antalik (maitre de conférences), le (la) stagiaire participera à :

des transects entomologiques sur des prairies situées à l’intérieur du zone d’étude de 80 km² en appliquant un protocole établi.

des relevés de végétation standardisés,

des mesures de traits floraux de plantes prairiales,

la logistique de mise en place de microphones destinés à un protocole de bioacoustique,

le traitement et l’analyse statistique de l’ensemble des données de la campagne

 

Profil recherché

– Formation : Bac +5 (Ecologie, Ingénierie de l’environnement, gestion des milieux naturels) ou diplôme équivalent,

– Goût prononcé pour le travail sur le terrain en milieu naturel,

– Connaissances en identifications botaniques et/ou entomologique,

– Notions de bases en SIG (ArcGIS ou QGIS),

– Connaissances en biostatistique et utilisation du logiciel R appréciées.

– Capacité d’organisation et autonomie,

– Capacités rédactionnelles,

– Capacité de travail en équipe,

– Permis B (précisez si véhicule personnel disponible),

LAE_CENL_StageM2_prairies_pollinisation_2025

 

Indemnités de stage

Gratifications de stage selon réglementation en vigueur.

Lieu de stage :

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine

3 rue du président Robert Schuman

57400 Sarrebourg

03 87 03 00 90

Candidatures : envoyer CV, lettre de motivation, relevés de notes et contact de recommandation par courriel à Guillaume Gama (g.gama@cen-lorraine.fr) et Alice Michelot-Antalik (alice.michelot@univ-lorraine.fr) de préférence avant le jeudi 7 novembre et jusqu’à ce que le stage soit pourvu.

— Brèves —

  • Save the date – Colloque Pollineco 2025 à Avignon du 5 au 7 novembre
    L’édition 2025 du colloque Pollineco est organisée par l’unité Inrae Abeilles & Environnement, à Avignon. Le colloque sera accueilli du 5 au 7 novembre au campus Hannah Arendt de l’université d’Avignon (Avignon intra-muros). Toutes les informations pratiques pour les inscriptions vous seront communiquées d’ici le mois de juin, via les actualités Pollineco et sur un site web dédié.
  • Prochaine édition des rencontres Apoïdea-Gallica – 2025
    Les prochaines rencontres Apoïdea-Gallica auront lieu le week-end du 15-16 février à l'agro-campus Dijon -Lycée ODS Quetigny (21). Pour plus d'informations sur ces journées ou vous inscrire à la liste de diffusion Apoïdea Gallica, c'est pas ici : https://framalistes.org/sympa/subscribe/apoidea-gallica
  • Liste Rouge des abeilles sauvages de France métropolitaine : appel aux données
     

    C'est la dernière ligne droite pour la collecte des données concernant le projet de Liste Rouge des abeilles sauvages de France métropolitaine. Afin de finaliser ce projet, l'observatoire des abeilles et le MNHN ont besoin de données sur les Apoidea, comprenant les informations suivantes : Espèces, Date, Coordonnées GPS, Collecteur, Identificateur, Fleurs pollinisées (si possible).

    La date limite pour la soumission des données est fixée à la fin de l'année 2024, il vous reste donc un mois pour leur envoyer vos contributions afin qu'elles soient prises en compte pour la Liste Rouge.

    Si vous avez des données à partager ou des questions, n'hésitez pas à contacter Dominique Malécot à l'adresse suivante : observatoiredesabeillesbdd@gmail.com, ou bien Priscan Mahe à : prisca.mahe@mnhn.fr

     

  • Un demi-million de morts par an seraient attribuables au déclin des insectes pollinisateurs
    Des chercheurs de l’université Harvard ont modélisé l’impact du défaut de pollinisation sur la production agricole, les prix et les effets induits sur l’alimentation et la santé. Si les scientifiques chiffrent souvent en dollars les dégradations de l’environnement, leurs effets sanitaires, de fait, sont souvent bien plus difficiles à évaluer. Une équipe pilotée par l’université Harvard (Etats-Unis) s’est attelée à cet exercice délicat, s’agissant des effets de l’effondrement des insectes pollinisateurs. Publiés dans la dernière livraison de la revue Environmental Health Perspectives, en décembre 2022, ses résultats sont frappants : à l’échelle mondiale, l’impact alimentaire du défaut de pollinisation des cultures serait responsable de près d’un demi-million de morts prématurées par an. Un chiffre sans doute en deçà de la réalité, selon les auteurs. Ces derniers ont d’abord évalué, région par région, les effets de la chute des populations de pollinisateurs sauvages (bourdons, syrphes, papillons, etc.) sur la production agricole. « Leurs résultats indiquent que de 3 % à 5 % de la production de fruits, légumes et fruits à coque sont perdus en raison d’une pollinisation insuffisante », décrypte Josef Settele (Helmholtz Centre for Environmental Research de Halle, Allemagne), qui n’a pas participé à ces travaux. Des chiffres « tout à fait plausibles et même plutôt faibles, compte tenu de ce que l’on sait sur l’importance de la pollinisation ». Le chercheur allemand, qui a coprésidé le rapport mondial de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, salue « une très belle étude, qui intègre de grandes quantités de données dans un modèle transparent ». Les chercheurs ont ensuite modélisé l’effet de cette perte de production sur les prix, pays par pays, et l’effet induit sur la baisse de consommation de fruits et légumes. En utilisant les données les plus consensuelles de l’épidémiologie nutritionnelle, les auteurs sont parvenus à modéliser l’impact de la sous-consommation de ces produits sur la mortalité, et concluent à quelque 427 000 morts par an.

    Impacts inégalement distribués

    Or, comme le précise Matthew Smith (université Harvard), premier auteur de l’étude, les données utilisées pour estimer le défaut de pollinisation ont été collectées, sur les cinq continents, entre 2010 et 2014. « Depuis, la plupart des pressions causant des pertes de pollinisateurs sauvages ont continué ou se sont aggravées au niveau mondial, dit-il. Cela suggère que l’insuffisance de la pollinisation sauvage a aujourd’hui sur le rendement des cultures un effet plus important encore que nous ne l’avons estimé dans nos travaux. » Les impacts sont inégalement distribués. « La perte de production agricole est concentrée dans les pays à faible revenu, dit M. Settele, tandis que les impacts sur la consommation alimentaire et sur la mortalité attribuables à une pollinisation insuffisante sont plus importants dans les pays à revenu moyen et élevé, où les taux de maladies non transmissibles [cancers, maladies cardiovasculaires, etc.] sont plus élevés. » En clair, les auteurs montrent qu’« une part importante du fardeau sanitaire lié à la consommation insuffisante des aliments les plus sains est liée à des dommages que nous infligeons à notre environnement », ajoute M. Settele. Comment arbitrer entre les pertes de rendement par réduction des pesticides et celles qui sont induites par l’effondrement des pollinisateurs ? « L’agriculture conventionnelle a de nombreuses conséquences involontaires sur l’environnement : émissions considérables de gaz à effet de serre, pollution des sols et des cours d’eau, épuisement de ressources limitées comme les minéraux pour les engrais et l’eau douce pour l’irrigation, et c’est le principal facteur de perte de biodiversité au niveau mondial, répond M. Smith. Au contraire, favoriser les pollinisateurs sauvages pour augmenter le rendement des cultures n’a aucun dommage collatéral sur l’environnement. » Stéphane Foucart https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/20/un-demi-million-de-morts-par-an-seraient-attribuables-au-declin-des-insectes-pollinisateurs_6158647_3244.html Lien vers article https://doi.org/10.1289/EHP10947  Matthew R. Smith,Nathaniel D. Mueller, Marco Springmann, Timothy B. Sulser, Lucas A. Garibaldi, James Gerber, Keith Wiebe, and Samuel S. Myers 2022 Pollinator Deficits, Food Consumption, and Consequences for Human Health: A Modeling Study. Environmental Health Perspectives Volume 130, Issue 12

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