Soutenance 7 janvier 2025 – Toulouse – Interactions entre apiculture et agropastoralisme, une approche par les ressources florales ancrée en agronomie des territoires

par | 19/12/2024 | Étudiants, Réunions et congrès

Interactions entre apiculture et agropastoralisme, une approche par les ressources florales ancrée en agronomie des territoires

La soutenance de thèse se tiendra le mardi 7 janvier à 14h en amphithéâtre Marc Ridet, sur le site INRAE de Toulouse, chemin de borde-rouge, Auzeville. Vous en trouverez un résumé ci-dessous.

Ce travail a été réalisé sous la direction de Cécile Barnaud, Marc Deconchat et Axel Decourtye. Le jury sera composé de :

  • Nathalie Hostiou, INRAE, rapportrice
  • Marc Tchamitchian, INRAE, rapporteur
  • Lucie Dupré, INRAE, examinatrice
  • Davide Rizzo, IRD, examinateur
  • Jean-Marc Meynard, INRAE, examinateur

Pour y assister, sur place ou à distance, vous pouvez remplir le questionnaire suivant (essentiel) :

https://framaforms.org/soutenance-de-these-de-gabriel-gonella-apiculture-et-agropastoralisme-sur-le-mont-lozere-1726742687

Résumé :

Le secteur apicole fait face à d’importantes difficultés depuis le début des années 2000, qui se traduisent par une grande variabilité des rendements et d’importantes mortalités. La diminution de la qualité et de la quantité des ressources florales fait partie des facteurs qui expliquent ces difficultés. En France métropolitaine, plus de la moitié de la production de miel est issue de ressources florales directement produites par l’agriculture (colza, tournesol, lavande, prairies). La modernisation agricole est toutefois citée comme l’une des principales responsables de la diminution, en quantité et en qualité, des ressources florales disponible pour les apiculteur·rices. Cette thèse aborde ces problèmes en s’intéressant aux interactions entre apiculture et élevage de moyenne montagne, d’un point de vue à la fois technique et économique, et social.

Les interactions techniques sont pensées à partir des ressources florales : en quoi l’élevage façonne-t-il les paysages exploités par l’apiculture ? Nous montrons que ce sont des pratiques agricoles gourmandes en temps de travail qui sont les plus favorables à la production de ressources florales. Elles sont mises en place dans certains systèmes de production, dits économes et autonomes. La généralisation de tels systèmes se heurte toutefois à plusieurs mécanismes liés aux politiques agricoles européenne et au fonctionnement globalisé des marchés agricoles.

Par notre approche sociale, nous montrons que les représentations des ressources florales et de l’impact de l’agriculture sur ces ressources divergent entre les acteur·rices, ce qui ne favorise pas l’engagement pour la production de plus de ressources florales. Nous montrons également que les apiculteur·rices sont doté·es d’un très faible pouvoir de négociation auprès des agriculteur·rices. Leurs interactions, très peu conflictuelles, améliorent l’accès des apiculteur·rices aux ressources florales, mais ne conduisent pas à produire plus de ressources. Toutefois,  des médiations entre apiculteur·rices et agriculteur·rices mis en place par d’autres acteur·rices, et la mise en évidence des liens entre pratiques agricoles, ressources florales et développement territorial pourrait susciter un regain d’intérêt pour l’action en faveur des ressources florales.

 

Mots clefs : Apiculture, écologie des paysages, systèmes agraires, Mulfonconnalité, Agro-pastoralisme, Ressources florales

— Brèves —

  • Save the date – Colloque Pollineco 2025 à Avignon du 5 au 7 novembre
    L’édition 2025 du colloque Pollineco est organisée par l’unité Inrae Abeilles & Environnement, à Avignon. Le colloque sera accueilli du 5 au 7 novembre au campus Hannah Arendt de l’université d’Avignon (Avignon intra-muros). Toutes les informations pratiques pour les inscriptions vous seront communiquées d’ici le mois de juin, via les actualités Pollineco et sur un site web dédié.
  • Prochaine édition des rencontres Apoïdea-Gallica – 2025
    Les prochaines rencontres Apoïdea-Gallica auront lieu le week-end du 15-16 février à l'agro-campus Dijon -Lycée ODS Quetigny (21). Pour plus d'informations sur ces journées ou vous inscrire à la liste de diffusion Apoïdea Gallica, c'est pas ici : https://framalistes.org/sympa/subscribe/apoidea-gallica
  • Liste Rouge des abeilles sauvages de France métropolitaine : appel aux données
     

    C'est la dernière ligne droite pour la collecte des données concernant le projet de Liste Rouge des abeilles sauvages de France métropolitaine. Afin de finaliser ce projet, l'observatoire des abeilles et le MNHN ont besoin de données sur les Apoidea, comprenant les informations suivantes : Espèces, Date, Coordonnées GPS, Collecteur, Identificateur, Fleurs pollinisées (si possible).

    La date limite pour la soumission des données est fixée à la fin de l'année 2024, il vous reste donc un mois pour leur envoyer vos contributions afin qu'elles soient prises en compte pour la Liste Rouge.

    Si vous avez des données à partager ou des questions, n'hésitez pas à contacter Dominique Malécot à l'adresse suivante : observatoiredesabeillesbdd@gmail.com, ou bien Priscan Mahe à : prisca.mahe@mnhn.fr

     

  • Un demi-million de morts par an seraient attribuables au déclin des insectes pollinisateurs
    Des chercheurs de l’université Harvard ont modélisé l’impact du défaut de pollinisation sur la production agricole, les prix et les effets induits sur l’alimentation et la santé. Si les scientifiques chiffrent souvent en dollars les dégradations de l’environnement, leurs effets sanitaires, de fait, sont souvent bien plus difficiles à évaluer. Une équipe pilotée par l’université Harvard (Etats-Unis) s’est attelée à cet exercice délicat, s’agissant des effets de l’effondrement des insectes pollinisateurs. Publiés dans la dernière livraison de la revue Environmental Health Perspectives, en décembre 2022, ses résultats sont frappants : à l’échelle mondiale, l’impact alimentaire du défaut de pollinisation des cultures serait responsable de près d’un demi-million de morts prématurées par an. Un chiffre sans doute en deçà de la réalité, selon les auteurs. Ces derniers ont d’abord évalué, région par région, les effets de la chute des populations de pollinisateurs sauvages (bourdons, syrphes, papillons, etc.) sur la production agricole. « Leurs résultats indiquent que de 3 % à 5 % de la production de fruits, légumes et fruits à coque sont perdus en raison d’une pollinisation insuffisante », décrypte Josef Settele (Helmholtz Centre for Environmental Research de Halle, Allemagne), qui n’a pas participé à ces travaux. Des chiffres « tout à fait plausibles et même plutôt faibles, compte tenu de ce que l’on sait sur l’importance de la pollinisation ». Le chercheur allemand, qui a coprésidé le rapport mondial de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, salue « une très belle étude, qui intègre de grandes quantités de données dans un modèle transparent ». Les chercheurs ont ensuite modélisé l’effet de cette perte de production sur les prix, pays par pays, et l’effet induit sur la baisse de consommation de fruits et légumes. En utilisant les données les plus consensuelles de l’épidémiologie nutritionnelle, les auteurs sont parvenus à modéliser l’impact de la sous-consommation de ces produits sur la mortalité, et concluent à quelque 427 000 morts par an.

    Impacts inégalement distribués

    Or, comme le précise Matthew Smith (université Harvard), premier auteur de l’étude, les données utilisées pour estimer le défaut de pollinisation ont été collectées, sur les cinq continents, entre 2010 et 2014. « Depuis, la plupart des pressions causant des pertes de pollinisateurs sauvages ont continué ou se sont aggravées au niveau mondial, dit-il. Cela suggère que l’insuffisance de la pollinisation sauvage a aujourd’hui sur le rendement des cultures un effet plus important encore que nous ne l’avons estimé dans nos travaux. » Les impacts sont inégalement distribués. « La perte de production agricole est concentrée dans les pays à faible revenu, dit M. Settele, tandis que les impacts sur la consommation alimentaire et sur la mortalité attribuables à une pollinisation insuffisante sont plus importants dans les pays à revenu moyen et élevé, où les taux de maladies non transmissibles [cancers, maladies cardiovasculaires, etc.] sont plus élevés. » En clair, les auteurs montrent qu’« une part importante du fardeau sanitaire lié à la consommation insuffisante des aliments les plus sains est liée à des dommages que nous infligeons à notre environnement », ajoute M. Settele. Comment arbitrer entre les pertes de rendement par réduction des pesticides et celles qui sont induites par l’effondrement des pollinisateurs ? « L’agriculture conventionnelle a de nombreuses conséquences involontaires sur l’environnement : émissions considérables de gaz à effet de serre, pollution des sols et des cours d’eau, épuisement de ressources limitées comme les minéraux pour les engrais et l’eau douce pour l’irrigation, et c’est le principal facteur de perte de biodiversité au niveau mondial, répond M. Smith. Au contraire, favoriser les pollinisateurs sauvages pour augmenter le rendement des cultures n’a aucun dommage collatéral sur l’environnement. » Stéphane Foucart https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/20/un-demi-million-de-morts-par-an-seraient-attribuables-au-declin-des-insectes-pollinisateurs_6158647_3244.html Lien vers article https://doi.org/10.1289/EHP10947  Matthew R. Smith,Nathaniel D. Mueller, Marco Springmann, Timothy B. Sulser, Lucas A. Garibaldi, James Gerber, Keith Wiebe, and Samuel S. Myers 2022 Pollinator Deficits, Food Consumption, and Consequences for Human Health: A Modeling Study. Environmental Health Perspectives Volume 130, Issue 12

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