Interactions entre apiculture et agropastoralisme, une approche par les ressources florales ancrée en agronomie des territoires
La soutenance de thèse se tiendra le mardi 7 janvier à 14h en amphithéâtre Marc Ridet, sur le site INRAE de Toulouse, chemin de borde-rouge, Auzeville. Vous en trouverez un résumé ci-dessous.
Ce travail a été réalisé sous la direction de Cécile Barnaud, Marc Deconchat et Axel Decourtye. Le jury sera composé de :
- Nathalie Hostiou, INRAE, rapportrice
- Marc Tchamitchian, INRAE, rapporteur
- Lucie Dupré, INRAE, examinatrice
- Davide Rizzo, IRD, examinateur
- Jean-Marc Meynard, INRAE, examinateur
Pour y assister, sur place ou à distance, vous pouvez remplir le questionnaire suivant (essentiel) :
Résumé :
Le secteur apicole fait face à d’importantes difficultés depuis le début des années 2000, qui se traduisent par une grande variabilité des rendements et d’importantes mortalités. La diminution de la qualité et de la quantité des ressources florales fait partie des facteurs qui expliquent ces difficultés. En France métropolitaine, plus de la moitié de la production de miel est issue de ressources florales directement produites par l’agriculture (colza, tournesol, lavande, prairies). La modernisation agricole est toutefois citée comme l’une des principales responsables de la diminution, en quantité et en qualité, des ressources florales disponible pour les apiculteur·rices. Cette thèse aborde ces problèmes en s’intéressant aux interactions entre apiculture et élevage de moyenne montagne, d’un point de vue à la fois technique et économique, et social.
Les interactions techniques sont pensées à partir des ressources florales : en quoi l’élevage façonne-t-il les paysages exploités par l’apiculture ? Nous montrons que ce sont des pratiques agricoles gourmandes en temps de travail qui sont les plus favorables à la production de ressources florales. Elles sont mises en place dans certains systèmes de production, dits économes et autonomes. La généralisation de tels systèmes se heurte toutefois à plusieurs mécanismes liés aux politiques agricoles européenne et au fonctionnement globalisé des marchés agricoles.
Par notre approche sociale, nous montrons que les représentations des ressources florales et de l’impact de l’agriculture sur ces ressources divergent entre les acteur·rices, ce qui ne favorise pas l’engagement pour la production de plus de ressources florales. Nous montrons également que les apiculteur·rices sont doté·es d’un très faible pouvoir de négociation auprès des agriculteur·rices. Leurs interactions, très peu conflictuelles, améliorent l’accès des apiculteur·rices aux ressources florales, mais ne conduisent pas à produire plus de ressources. Toutefois, des médiations entre apiculteur·rices et agriculteur·rices mis en place par d’autres acteur·rices, et la mise en évidence des liens entre pratiques agricoles, ressources florales et développement territorial pourrait susciter un regain d’intérêt pour l’action en faveur des ressources florales.
Mots clefs : Apiculture, écologie des paysages, systèmes agraires, Mulfonconnalité, Agro-pastoralisme, Ressources florales