Les activités du GDR

CODABEILLES : COnstruction et Diffusion d’une librairie nationale de barcodes pour l’identification des ABEILLES sauvages

par | 27/06/2022

Contexte et Enjeux scientifiques

A côté des abeilles domestiques, il existe plus de 20 000 autres espèces d’abeilles sauvages dans le monde et près de 1000 en France qui jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des végétaux sauvages ou cultivés (Potts et al., 2016). En butinant, les insectes pollinisateurs contribuent à la survie et à l’évolution de plus de 80% des espèces végétales et 75% des espèces cultivées dépendent directement des insectes pollinisateurs pour la production des graines et des fruits (Potts et al., 2010). Cette grande diversité d’espèces qui se différencient les unes des autres en termes de morphologies, de préférences florales, de sites de nidification et de capacités de vols, rassemble des pollinisateurs irremplaçables qui sont aussi aujourd’hui menacés (Nieto et al. 2014). On constate une disparition des abeilles et des insectes pollinisateurs qui risque à terme de conduire à de profonds changements des équilibres alimentaires mondiaux. Pour enrayer ce phénomène, il est important d’évaluer les facteurs (pratiques agricoles, gestion des territoires etc..) ayant un impact sur les abeilles sauvages et de proposer des mesures favorables au maintien ou au retour des abeilles sauvages et du service de pollinisation qu’elles rendent.

Depuis plusieurs années des actions à l’échelle du territoire ou de l’Union Européenne ont été engagées comme par exemple : Le Plan National d’Action France : Terre de pollinisateurs (Gadoum & Roux-Fouillet, 2016) ou l’EU-Pollinator initiative (Nieto et al. 2014). Ces actions fédèrent un nombre important d’acteurs (e.g. entomologistes, laboratoires de recherche, associations) et mobilisent de plus en plus de citoyens sensibilisés à la disparition des abeilles. Ainsi un projet de science participative a vu le jour en 2008 sous l’impulsion du Muséum National d’Histoire Naturelle et l’Office pour les Insectes et leur Environnement pour assurer un suivi photographique des insectes pollinisateurs (https://www.spipoll.org/). Au-delà des frontières, c’est un projet transfrontalier (France-Wallonie-Vlaandren) qui a été initié (http://sapoll.eu/) pour préserver les pollinisateurs à travers la sensibilisation du grand public et un suivi scientifique des espèces d’abeilles sauvages.

La possibilité d’identifier facilement, rapidement et sans ambigüité un individu pour l’assigner à une espèce est un verrou méthodologique dans de nombreux programmes de recherche : en taxonomie, dans l’étude des populations et la conservation des insectes et pour la construction de réseaux de pollinisation. Traditionnellement, l’identification des insectes est réalisée à l’aide de clefs d’identification basées sur les caractéristiques morphologiques des individus, mais elle requière souvent l’intervention d’experts pour les groupes complexes comme les abeilles sauvages. Cependant ces experts sont peu nombreux et très sollicités. Pour aider à l’identification et à la diffusion des connaissances, la construction d’une plateforme dédiée à l’identification des abeilles sauvages (http://www.idmybee.com ) est en cours de développement afin de mettre à disposition d’un plus grand nombre les outils d’identification classique (e.g. références bibliographiques, critères d’identification, illustrations, liste d’experts).

Récemment, les codes-barres ADN (ou barcodes ADN) sont devenus incontournables pour analyser, trier et classer de grand nombre d’échantillons. Complémentaires aux méthodes conventionnelles d’identification des insectes, ces techniques de lecture de marqueurs des espèces, ou « étiquettes moléculaires », sont apparues dans les années 2000 avec des initiatives d’envergure internationale comme le Barcode of Life Data System (BOLD : www.boldsystems.org) (Hebert et al., 2003). Pour les abeilles sauvages, différents travaux de barcoding ont été réalisés outre-Atlantique au Canada (Sheffield et al. 2009) et dans divers pays Européens (e.g. Allemagne, UK, Suisse) (Schmidt et al., 2015; Creedy et al., 2020 ; Gueuning et al., 2019). Bien que plusieurs marqueurs moléculaires existent, chez les insectes le COI a été de loin le plus utilisé, et celui sélectionné dans plusieurs programmes internationaux, dont BOLD (Ratnasingham & Hebert, 2007).

En France, quelques initiatives locales ont démarré (projet Pollen en région Centre (Lopez-Vaamonde et al., données non-publiées) et la Planète revisitée en Corse (Rougerie et al., données non-publiées) mais aucune base de référence nationale de barcodes ADN n’est disponible à ce jour pour les 961 espèces d’abeilles sauvages répertoriées sur le territoire (Gargominy et al. 2019). Les données actuelles permettent d’identifier que seules 280 des populations françaises de ces 961 espèces sont barcodées (données issues de BOLD.org en Novembre 2020). D’autres espèces ont été séquencées à partir de spécimens provenant de différentes régions du monde, mais les marqueurs peuvent varier selon la géographie. Le séquençage des espèces à partir de spécimens collectés en France permettra de mieux appréhender la variabilité génétique de ces espèces, et potentiellement de révéler de nouvelles espèces jusque-là restées cryptiques. Enfin, près du tiers des espèces (321) n’ont pas de barcode complet (500 à 600 bps). Il est donc nécessaire, voire urgent de compléter ces données afin de permettre une utilisation de ces barcodes ADN pour l’identification des abeilles sauvages en France.

 

Objectif du projet – Démarche expérimentale

L’objectif principal du projet est de construire une librairie nationale exhaustive de codes-barres moléculaires d’abeilles et la rendre accessible à l’ensemble des acteurs impliqués dans les études et la conservation des abeilles sauvages. A terme nous nous proposons d’intégrer ces données sur BOLD et sur la plateforme interactive IDmyBee.

Pour initier ce projet, nous nous focaliserons dans un premier temps sur 500 espèces d’abeilles parmi les 680 dont les populations n’ont pas encore été séquencées d’après les bases de données de Genbank et de BOLD, en ciblant le gène mitochondrial de référence, Cytochrome Oxydase (CO1) comme barcode. Par la suite d’autres marqueurs comme le 16S pourront enrichir la base. La démarche expérimentale s’effectuera en 3 étapes décrites ci-dessous.

1/ Inventaire des collections existantes

Une étape préliminaire sera de recenser l’ensemble des collections existantes sur le territoire pour en dresser l’inventaire. Plusieurs laboratoires et associations ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt dans la démarche et proposent de mettre leur collection à disposition comme l’UR Abeilles et Environnement (Laurent Guilbaud ; INRAE Avignon), l’UMR DYNAFOR (Annie Ouin ; INRAE-INP Toulouse) et l’Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement de Paris (Isabelle Dajoz). Un fichier de référence unique regroupant l’ensemble des espèces avec n° voucher, origine géographique, année de collecte et méthode de conservation sera constitué.

2/ Recherche des espèces manquantes

La seconde étape sera d’identifier les zones et périodes potentielles de vol des espèces manquantes pour les collecter. Toutes les espèces ne volent pas au même endroit, ni à la même période de l’année. Identifier où et quand volent les espèces manquantes permettra d’organiser des missions de collectes optimisant la complétion de la libraire de barcode. Ces missions seront aussi l’opportunité de sensibiliser et de former les membres du GDR aux méthodes de préservation et de préparation des échantillons optimaux pour le barcode.

3/ Barcoder les espèces non référencées au BOLD ou NCBI

Le protocole sélectionné pour la mise en place de cette librairie est le protocole standardisé du BOLD, qui permettra d’obtenir des données vérifiables, répétables et de qualité tout en minimisant les efforts de publication de ces données dans les programmes internationaux où elles pourront être utiles à l’ensemble de la communauté. Promouvoir l’utilisation de ce protocole déjà testé sur plusieurs centaines de milliers d’échantillons sera un avantage pour le développement de l’outil à l’échelle nationale.

L’ADN sera extrait à partir d’un tarse ou d’une patte prélevée à partir des spécimens conservés en collection ou nouvellement piégés. Les spécimens séquencés seront étiquetés, photographiés, et leurs informations rentrées en base de données. Le séquençage se fera en collaboration avec les projets nationaux déjà engagés de barcode du vivant (FRBOL) (Rodolphe Rougerie). Cette collaboration permettra de minimiser les frais de temps d’agent et de travail de laboratoire en externalisant l’extraction et le séquençage des échantillons au Canadian Center for DNA Barcoding qui ont des infrastructures dédiées. Cette approche permettra d’obtenir des prix d’analyse préférentiels (près de 2,50€ /barcode au lieu de 8 à 70€ dans un laboratoire ou par prestation de service en Europe) et de bénéficier de leur plateforme de bio-analyse des séquences.

 

Points forts et originaux du projet

La mise en place de ce projet résulte d’une demande forte des différents acteurs nationaux, laboratoires de recherches et associations naturalistes pour développer un outil rapide et fiable d’identification des abeilles sauvages. La construction et la diffusion d’une base de barcodes COI permettra ensuite d’identifier des marqueurs plus précis pour le déploiement du métabarcoding (identification des espèces en mélange) afin d’analyser à large échelle la distribution des populations, de suivre leur évolution dans le temps et dans différents contextes paysagers. La capacité de traitement haut débit des échantillons par barcoding/metabarcoding sera une plus-value pour répondre à des questions fondamentales sur l’écologie et la conservation des abeilles sauvages et l’effet du réchauffement climatique, des pratiques agricoles de l’urbanisation sur ce groupe de pollinisateurs.

Pour amorcer la construction d’une base de référence de barcodes ADN des 961 espèces d’abeilles sauvages répertoriés en France nous développerons un partenariat avec les collègues des laboratoires Belges (D. Michez – Mons) et Suisse (Christophe Praz – Neuchâtel) reconnus mondialement pour leur expertise en entomologie, et plus avancés dans le barcoding de leur faune d’abeilles. Ce projet permettra aussi de standardiser les pratiques de développement et d’application du barcode à l’échelle nationale pour assurer l’interopérabilité des études futures utilisant ces marqueurs. Le choix de passer par le programme international BOLD ainsi que des collaborations avec le MNHN permettra d’assurer que le développement de ces outils d’identification des abeilles en France prenne en compte les avancées méthodologiques et techniques, très rapides dans ce domaine. Elles permettront aussi de consolider la communauté d’utilisateurs de ces outils en France et d’assurer que ces résultats et ces investissements puissent avoir un rayonnement international.

Nous nous appuierons également sur des collaborations avec les acteurs du groupe de Recherche Pollineco (GDR n°2058) animé par B. Schatz. Ce GDR regroupe une centaine de personnes de différents horizons impliqués aussi bien dans le travail de laboratoire que de terrain ex : associations naturalistes Arthropologia et Observatoire des abeilles. Lors du dernier GDR (Octobre 2020) un groupe de travail (barcoding/metabarcoding) a été mis en place avec une proposition d’animation scientifique dès le printemps 2021.

 

Porteurs du projet :

Adrien Perrard : Maître de conférences. Sorbonne Université- Faculté de Sciences – iEES Paris-
4, place Jussieu- 75252 Paris Cedex 05. adrien.perrard@univ-paris-diderot.fr

Magalie Pichon : Chargée de Recherches – UMR DYNAFOR (INRAe-INP de Toulouse)
Centre de recherche Occitanie-Toulouse 24, Chemin de Borde Rouge – Auzeville CS 52627 31326 Castanet-Tolosan Cedex. magalie.pichon@inrae.fr

 

Laboratoires Partenaires

  • iEES Paris- 4, place Jussieu- 75252 Paris Cedex 05. Adrien Perrard.
  • MNHN – 57 Rue Cuvier, 75005 Paris. Rodolphe Rougerie.
  • DYNAFOR (UMR INRAe-INP de Toulouse) 24, Chemin de Borde Rouge 31326 Castanet-Tolosan Cedex. Magalie Pichon; Annie Ouin; Mélodie Ollivier.
  • EDB (UMR CNRS-UPS ). 118 Route de Narbonne, 31077 Toulouse. Nathalie Escaravage; André Pornon.
  • Laboratoire de Zoologie. Université de Mons Boulevard Dolez 31, 7000 Mons, Belgique. Denis Michez.
  • Laboratoire d’entomologie évolutive. Université de Neuchâtel. Avenue du Premier-Mars 26, 2000 Neuchâtel, Suisse. Christophe Praz.

 

Collaborations

Plus d’une dizaine de laboratoires académiques et associations du GDR Pollineco sont mobilisés dans le projet pour mettre à disposition les collections d’abeilles et deviendront des utilisateurs de la base de barcodes ADN.

 

Références 

Creedy TJ, Norman H, Tang CQ, Qing Chin K, Andujar C, Arribas P, O’Connor RS, Carvell C, Notton DG, Vogler AP. A validated workflow for rapid taxonomic assignment and monitoring of a national fauna of bees (Apiformes) using high throughput DNA barcoding. Mol Ecol Resour. 2020 Jan;20(1):40-53. doi: 10.1111/1755-0998.13056. Epub 2019 Oct 8. PMID: 31290224.

Gadoum S. and Roux-Fouillet J.-M. (2016). Plan national d’actions « France Terre de pollinisateurs » pour la préservation des abeilles et des insectes pollinisateurs sauvages. Office pour les Insectes et leur Environnement –du Développement Durable et de l’Energie : 136 p

Gargominy, O., Tercerie, S., Régnier, C., Ramage, T., Dupont, P., Daszkiewicz, P. & Poncet, L. 2019. TAXREF v13, référentiel taxonomique Ministère de l’Ecologie, pour la France : méthodologie, mise en œuvre et diffusion. Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. Rapport Patrinat. 63 pp.

Gueuning M, Ganser D, Blaser S, Albrecht M, Knop E, Praz C, Frey JE. Evaluating next-generation sequencing (NGS) methods for routine monitoring of wild bees: Metabarcoding, mitogenomics or NGS barcoding. Mol Ecol Resour. 2019 Jul;19(4):847-862. doi: 10.1111/1755-0998.13013. Epub 2019 Apr 29. PMID: 30912868; PMCID: PMC6850489.

Hebert PDN, Ratnasingham S, deWaard JR (2003) Barcoding animal life: cytochrome c oxidase subunit 1 divergences among closely related species. Proceedings of the Royal Society of London Series B-Biological Sciences, 270, S96–S99.

Nieto, A., S. P. M.Roberts, J. Kemp, P. Rasmont, M.Kuhlmann, M.García Criado, J.C.Biesmeijer, P.Bogusch, H.H.Dathe, P.De La Rúa, T.De Meulemeester, M.Dehon, A.Dewulf, F.J.Ortiz-Sánchez, P.L’homme, A.Pauly, S.G.Potts, C.Praz, M.Quaranta, V.G.Radchenko, E.Scheuchl, J.Smit, J.Straka, M.Terzo, B.Tomozii, J.Window and D. Michez. European red list of bees. International Union for conservation of nature. Luxembourg: Publication Office of the European Union; I–X + 84 p. ISBN: 978-92-79-44512-5. doi:10.2779/77003.

Potts SG, Biesmeijer JC, Kremen C, Neumann P, Schweiger O, Kunin WE. Global pollinator declines: trends, impacts and drivers. Trends Ecol Evol. 2010 Jun;25(6):345-53. doi: 10.1016/j.tree.2010.01.007. Epub 2010 Feb 24. PMID: 20188434.

Potts, Simon G., et al. (2016) Summary for policymakers of the assessment report of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) on pollinators, pollination and food production. No. hal-01946814.

Ratnasingham, S., and P.D.N. Hebert. (2007) « BOLD: The Barcode of Life Data System (http://www. barcodinglife. org). » Molecular ecology notes 7(3): 355-364.

Schmidt S, Schmid-Egger C, Moriniere J, Haszprunar G, Hebert PDN (2015) DNA barcoding largely   supports 250 years of classical taxonomy: identifications for Central European bees (Hymenoptera, Apoidea partim). Molecular Ecology Resources 15, 985-1000.

Sheffield, C. S., Hebert, P. D., Kevan, P. G., & Packer, L. (2009). DNA barcoding a regional bee (Hymenoptera: Apoidea) fauna and its potential for ecological studies. Molecular Ecology Resources, 9, 196-207.

— Brèves —

  • Un demi-million de morts par an seraient attribuables au déclin des insectes pollinisateurs
    Des chercheurs de l’université Harvard ont modélisé l’impact du défaut de pollinisation sur la production agricole, les prix et les effets induits sur l’alimentation et la santé. Si les scientifiques chiffrent souvent en dollars les dégradations de l’environnement, leurs effets sanitaires, de fait, sont souvent bien plus difficiles à évaluer. Une équipe pilotée par l’université Harvard (Etats-Unis) s’est attelée à cet exercice délicat, s’agissant des effets de l’effondrement des insectes pollinisateurs. Publiés dans la dernière livraison de la revue Environmental Health Perspectives, en décembre 2022, ses résultats sont frappants : à l’échelle mondiale, l’impact alimentaire du défaut de pollinisation des cultures serait responsable de près d’un demi-million de morts prématurées par an. Un chiffre sans doute en deçà de la réalité, selon les auteurs. Ces derniers ont d’abord évalué, région par région, les effets de la chute des populations de pollinisateurs sauvages (bourdons, syrphes, papillons, etc.) sur la production agricole. « Leurs résultats indiquent que de 3 % à 5 % de la production de fruits, légumes et fruits à coque sont perdus en raison d’une pollinisation insuffisante », décrypte Josef Settele (Helmholtz Centre for Environmental Research de Halle, Allemagne), qui n’a pas participé à ces travaux. Des chiffres « tout à fait plausibles et même plutôt faibles, compte tenu de ce que l’on sait sur l’importance de la pollinisation ». Le chercheur allemand, qui a coprésidé le rapport mondial de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, salue « une très belle étude, qui intègre de grandes quantités de données dans un modèle transparent ». Les chercheurs ont ensuite modélisé l’effet de cette perte de production sur les prix, pays par pays, et l’effet induit sur la baisse de consommation de fruits et légumes. En utilisant les données les plus consensuelles de l’épidémiologie nutritionnelle, les auteurs sont parvenus à modéliser l’impact de la sous-consommation de ces produits sur la mortalité, et concluent à quelque 427 000 morts par an.

    Impacts inégalement distribués

    Or, comme le précise Matthew Smith (université Harvard), premier auteur de l’étude, les données utilisées pour estimer le défaut de pollinisation ont été collectées, sur les cinq continents, entre 2010 et 2014. « Depuis, la plupart des pressions causant des pertes de pollinisateurs sauvages ont continué ou se sont aggravées au niveau mondial, dit-il. Cela suggère que l’insuffisance de la pollinisation sauvage a aujourd’hui sur le rendement des cultures un effet plus important encore que nous ne l’avons estimé dans nos travaux. » Les impacts sont inégalement distribués. « La perte de production agricole est concentrée dans les pays à faible revenu, dit M. Settele, tandis que les impacts sur la consommation alimentaire et sur la mortalité attribuables à une pollinisation insuffisante sont plus importants dans les pays à revenu moyen et élevé, où les taux de maladies non transmissibles [cancers, maladies cardiovasculaires, etc.] sont plus élevés. » En clair, les auteurs montrent qu’« une part importante du fardeau sanitaire lié à la consommation insuffisante des aliments les plus sains est liée à des dommages que nous infligeons à notre environnement », ajoute M. Settele. Comment arbitrer entre les pertes de rendement par réduction des pesticides et celles qui sont induites par l’effondrement des pollinisateurs ? « L’agriculture conventionnelle a de nombreuses conséquences involontaires sur l’environnement : émissions considérables de gaz à effet de serre, pollution des sols et des cours d’eau, épuisement de ressources limitées comme les minéraux pour les engrais et l’eau douce pour l’irrigation, et c’est le principal facteur de perte de biodiversité au niveau mondial, répond M. Smith. Au contraire, favoriser les pollinisateurs sauvages pour augmenter le rendement des cultures n’a aucun dommage collatéral sur l’environnement. » Stéphane Foucart https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/20/un-demi-million-de-morts-par-an-seraient-attribuables-au-declin-des-insectes-pollinisateurs_6158647_3244.html Lien vers article https://doi.org/10.1289/EHP10947  Matthew R. Smith,Nathaniel D. Mueller, Marco Springmann, Timothy B. Sulser, Lucas A. Garibaldi, James Gerber, Keith Wiebe, and Samuel S. Myers 2022 Pollinator Deficits, Food Consumption, and Consequences for Human Health: A Modeling Study. Environmental Health Perspectives Volume 130, Issue 12
  • Prolongation autorisation néonicotinoïdes sur les betteraves
    Vous êtes d'accord avec l'usage des néonicotinoïdes sur les betteraves sucrières ? Vous voulez donner votre avis? Une consultation publique est en cours jusqu’au 24 janvier : https://formulaires.agriculture.gouv.fr/index.php/646927
  • Appel à candidats pour MCU IEES Paris
    Voici l'annonce pour l'ouverture d'un poste MCU intitulé "Ecologie et évolution des réseaux d'interactions mutualistes" dans la section 67 du CNU (Biologie des populations et écologie). Contact Isabelle Dajoz MAITRE DE CONFERENCES REJOINDRE UNIVERSITÉ PARIS CITÉ Ancrée au cœur de la capitale, Université Paris Cité figure parmi les établissements français et internationaux les plus prestigieux grâce à sa recherche de très haut niveau, ses formations supérieures d’excellence, son soutien à l’innovation et sa participation active à la construction de l’espace européen de la recherche et de la formation. Labellisée Idex depuis mars 2018, Université Paris Cité s’appuie sur ses enseignants, ses chercheurs, ses enseignants-chercheurs, ses personnels administratifs et techniques, ses étudiants, pour développer des projets scientifiques à forte valeur ajoutée, et former les hommes et les femmes dont le monde de demain a besoin. Des sciences exactes et expérimentales aux sciences humaines et sociales, en passant par la santé, Université Paris Cité a fait de l’interdisciplinarité un marqueur fort de son identité. Elle compte aujourd’hui 64 000 étudiants, 7 500 personnels, 138 laboratoires, répartis au sein de ses trois grandes Facultés en Santé, Sciences et Société et Humanités et de l’institut de physique du globe de Paris. Rejoindre Université Paris Cité c’est faire le choix de l’exigence et de l’engagement au service de valeurs fortes ; celles du service public, de la rigueur scientifique et intellectuelle mais aussi de la curiosité et de l’ouverture aux autres et au monde.
    RÉFÉRENCE GALAXIE  
    PROFIL DU POSTE MCU - Ecologie et évolution des réseaux d’interactions mutualistes
    SECTION(S) CNU 6700 - Biologie des populations et écologie
    LOCALISATION Campus Grands Moulins
    AFFECTATION STRUCTURELLE UFR des Sciences du Vivant (SDV)
    LABORATOIRE(S) UM 113 Institut d'Ecologie et des Sciences de l'Environnement de Paris (IEES)
    DATE DE PRISE DE FONCTION 01/09/2023
    MOTS-CLÉS Écologie Interactions Écologie des communautés Environnement
    JOB PROFILE Ecology and evolution of networks of mutualistic interactions
    RESEARCH FIELDS EURAXESS Biological sciences
    ZONE À RÉGIME RESTRICTIF (ZRR) NON
    VACANT / SUSCEPTIBLE D’ÊTRE VACANT  
      ENSEIGNEMENT - OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES ET BESOIN D'ENCADREMENT, FILIÈRES DE FORMATION CONCERNÉES L’EC recruté participera aux enseignements théoriques, pratiques et de terrain en écologie fonctionnelle, écologie des peuplements et écologie évolutive. Les enseignements concernés permettront de développer les thématiques d’écologie fondamentale et évolutive en les appliquant au contexte de l’Anthropocène, caractérisé par un impact croissant des activités humaines sur la biosphère. Ainsi, il est prévu de renforcer et faire évoluer grâce à ce recrutement des enseignements axés sur l’écologie des milieux anthropisés, la transition écologique, le développement durable et la préservation des services écologiques. Une part importante des enseignements sera menée dans le cadre de stages de terrain : l’EC recruté devra donc posséder des compétences naturalistes, qui sont de plus en plus valorisées dans le domaine professionnel auquel aboutissent nos formations.   Enseignements en écologie et biologie évolutive dans les cursus suivants : L1, L2, L3 toutes disciplines de l’Université Paris-Cité : UE Transition écologique et enjeux sociétaux L2 et L3 Sciences du Vivant, Sciences de la Vie et de la Terre, double licence Université Paris Cité – Sciences Po: UE Initiation à l’écologie, UE Ecologie, UE Ecologie évolutive et dynamique de la biodiversité Master 1 Risques et Environnement, parcours Ecosystèmes et Biodiversité  : UE Ecologie fondamentale et appliquée, UE Formation au diagnostic écologique, sorties et stages de terrain Master 2 Risques et Environnement –Parcours Expertise écologique : UE Analyse des écosystèmes au sein des territoires, UE Méthodologies innovantes dans l’expertise naturaliste RECHERCHE Le projet de recherche se placera dans le cadre des liens entre le fonctionnement des réseaux d’interactions et les fonctions écologiques essentielles qui en découlent. Il sera focalisé sur les réseaux d’interactions mutualistes entre plantes et pollinisateurs. L’enjeu sera de comprendre l’impact de diverses composantes des changements globaux (changement climatique, fragmentation et urbanisation des habitats) sur les communautés d’espèces concernées par ces relations de pollinisation, leur biodiversité, leur évolution et leur capacité à fournir des fonctions et services écologiques. Des compétences naturalistes et/ou en SIG et/ou d’analyse et de gestion de bases de données seront un plus. MODALITÉS D’AUDITION Décret n°84-431 du 6 juin 1984, article 9-2 : « (…) L'audition des candidats par le comité de sélection peut comprendre une mise en situation professionnelle,  sous forme notamment de leçon ou de séminaire de présentation des travaux de recherche. Cette mise en  situation peut être publique. »
    Audition publique NON

    Mise en situation NON

    Leçon – préciser (durée, modalités)

    non
    Présentation des travaux de recherche – préciser (durée, modalités) Présentation : 10 min Questions et échanges avec le jury : 10 min

    Séminaire – préciser (durée, modalités)

    non
     
    Toutes les informations relatives aux modalités de candidature et aux comités de sélection sont disponibles sur le site Internet d’Université Paris Cité.
       
  • un vaccin pour les abeilles domestiques ?
    ça vous dit un vaccin pour les abeilles domestiques ? Bonne lecture https://www.theguardian.com/environment/2023/jan/04/honeybee-vaccine-first-approved

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