Constitution du groupe de travail ‘Flower Power ’ :
Ressources florales pour les insectes pollinisateurs
Référents
Mathilde Baude, Université d’Orléans
LBLGC – Equipe entomologie et biologie intégrée
Université d’Orléans – Rue de Chartres – BP 6759
45067 ORLEANS Cedex 2
mathilde.baude@univ-orleans.fr
Anne Laure Jacquemart, Université catholique de Louvain
Earth and Life Institute – Agronomy
Plant Ecology, eco-Physiology and sustainable Agriculture
Croix du sud, 2 box L7.05.14 – 1348 Louvain-la-Neuve
anne-laure.jacquemart@uclouvain.be
Contexte
Parmi les causes impliquées dans le déclin des insectes pollinisateurs, la perte, la fragmentation et la dégradation des biotopes apparaissent comme des facteurs prédominants (Vanbergen et al. 2013). Cela a pour effet d’entrainer une raréfaction des ressources florales disponibles pour les insectes pollinisateurs à l’échelle des paysages, notamment agricoles, marquée par de potentielles périodes de disettes alimentaires (Baude et al. 2016, Requier et al. 2016, Timberlake et al. 2019, Langlois et al. 2020). Enrayer le déclin des insectes pollinisateurs nécessite de mener des recherches sur la valeur nutritionnelle des plantes à fleurs, notamment afin de proposer des aménagements conduisant à l’apport de ressources continu et de qualité nutritionnelle suffisante tout au long de la saison. Outre les quantités de ressources disponibles déterminées par le potentiel nectarifère et pollinifère des plantes, les compositions chimiques du nectar et du pollen sont essentielles à considérer. En effet, la qualité nutritionnelle des pollens (protéines, acides aminés, lipides) influence directement la reproduction, la croissance des larves et la santé des pollinisateurs majeurs que sont les abeilles (tant domestique que sauvages).
Le financement en 2020 du projet Flower Power nous a tout d’abord permis d’organiser une première session de travail autour des ressources florales, qui a réuni une dizaine de chercheurs et ingénieurs de France et de Belgique. Nous nous sommes accordés sur les variables d’intérêts à intégrer à notre base de données : traits floraux (morphologie, couleur, …) ainsi que quantités et compositions chimiques des nectars et des pollens. En compilant les données déjà disponibles dans les différents laboratoires du réseau GDR, nous avons pu faire un état des lieux. Celui-ci reflète surtout du manque d’informations pour de nombreuses espèces des Flores française et belge. A partir des 571 espèces de plantes les plus communes en France (suivi VigieFlore 2019), il s’avère que nous disposons de données quantifiées pour 243 espèces en ce qui concerne la quantité de nectar, 159 pour la quantité de pollen et une cinquantaine d’espèces pour la composition chimique (protéines, lipides, sucres) des pollens et nectars. Ce bilan révèle l’importance de continuer l’effort d’échantillonnage, en particulier des pollens. Nous avons donc initié un travail d’analyse de la composition (protéines, acides aminés et stérols) à partir de collectes réalisées en 2020 par des volontaires en France et en Belgique. Un appel à participation a été diffusé auprès des réseaux de botanistes (VigieFlore, Télabotanica – voir documents joints) pour récolter du pollen d’espèces d’intérêts (lierre, vipérine, marguerite, etc). Ce projet pilote a très bien fonctionné et les échantillons récoltés sont actuellement en cours d’analyse dans le laboratoire d’Anne- Laure Jacquemart à l’UCLouvain.
Objectifs du projet Flower Power – v2
Le projet ‘Flower Power – v2’ propose (1) de compléter la base de données à partir de collectes de terrains et de recherches bibliographiques et (2) d’amplifier le programme de collecte de pollen engagé auprès des botanistes volontaires afin de couvrir une gamme d’espèces plus large et une couverture géographique plus vaste. Nous envisageons de récolter du pollen pour 25 espèces (5 espèces appartenant à 5 familles botaniques) afin d’étudier les rôles respectifs de la phylogénie, la dépendance des plantes aux insectes pollinisateurs pour leur reproduction et du contexte environnemental dans la composition biochimique des pollens. En effet, nous pouvons faire l’hypothèse que les espèces de plantes proches phylogénétiquement (par exemple de la même famille botanique) pourraient présenter des compositions biochimiques des pollens proches ; que le fait que les plantes qui dépendent des insectes pollinisateurs pour leur reproduction pourrait présenter des pollens de bonnes qualités nutritionnels pour les pollinisateurs par pression de sélection et que les conditions environnementales (par exemple liées aux conditions climatiques) pourraient aussi amener de la variation dans la composition biochimiques des pollens au sein même d’une espèce.
Personnes impliquées
Mathilde Baude (Université d’Orléans LBLGC)
Anne Laure Jacquemart (UCLouvain- ELI-A)
Isabelle Dajoz (Université Paris 7 Iees)
Colin Fontaine (MNHN CNRS)
Jérémy Goulnick (Noé et Agir ensemble pour les pollinisateurs sauvages)
Gabrielle Martin (MNHN, VigieFlore)
Alice Michelot-Antalik (Université de Lorraine, LAE)
Jean François Odoux (Université de Caen)
Remy Petit (INRA Biogeco, Bordeaux)
Emmanuelle Porcher (MNHN, VigieFlore)
Bertrand Schatz (CNRS CEFE Montpellier, GDR Pollineco)
Maryse Vanderplanck (Université de Mons)